Biocer et NatUp pourraient fusionner

Alors que le marché des produits de l’agriculture biologique traverse une crise dont personne ne sait combien de temps elle peut encore durer, le conseil d’administration de Biocer a trouvé de l’intérêt pour étudier un rapprochement avec une structure plus importante. S’adosser à un grand groupe comme NatUp en mutualisant des moyens, en écrasant des frais fixes sur des volumes plus importants et en faisant des économies d’échelle pourrait en effet permettre aux adhérents de la coopérative bio d’espérer améliorer la performance de la coopérative et le revenu de leurs productions.

« Cet intérêt ne présage en rien du vote des adhérents »

« Ce sujet n’est pas arrivé brutalement sur la table, explique à Agrodistribution le directeur général de Biocer, Frédéric Goy. Alors que le marché montrait des signes de faiblesse l’an dernier, nos adhérents avaient déjà été amenés à travailler sur le sujet au cours de différents ateliers. Aujourd’hui, un projet concret leur est présenté en toute transparence. Cette nouvelle trajectoire possible pour Biocer sera décidée de façon démocratique, le 23 novembre prochain, en assemblée générale extraordinaire. Le conseil d’administration de Biocer y trouve de l’intérêt, mais cet intérêt ne présage en rien du vote des adhérents. Au sein de Biocer, le principe un homme une voix s’applique. »

Le projet ne sera validé qu’à la condition d’atteindre le quorum de 50 % de votants et un minimum de 66 % de voix favorables. « Le résultat du vote dépendra de beaucoup de facteurs ; de la situation particulière des adhérents sur leurs fermes, de leurs visions de l’agriculture biologique, de leur sentiment sur l’évolution des marchés pour les années à venir… Dans tous les cas, Biocer continuera d’exister après ce vote », résume Frédéric Goy. Les adhérents de NatUp seront quant à eux amenés à s’exprimer sur le sujet le 7 décembre prochain.

Vers une section agriculture biologique chez NatUp

Si le projet est validé, Biocer deviendrait la section agriculture biologique de NatUp. Elle s’imposerait comme « l’un des tout premiers collecteurs de bio en France avec plus de 40 000 tonnes de collecte », contre 27 000 t actuellement collectées par Biocer. Les coopératives laissent entendre que ce projet concernerait « toutes les filières », ce qui pourrait inclure des filières d’élevage ou légumières. NatUp est notamment active en bio dans le secteur de la cinquième gamme (légumes cuits sous vide) et des céréales et légumes secs cuits sous vide.

Les deux coopératives, qui partagent un même territoire sur le quart Nord-Ouest, avaient depuis plusieurs années déjà noué des projets en commun. NatUp avait notamment investi dans le « silo usine » de Marcilly-la-Campagne (Eure), inauguré en 2019. L'investissement avait été porté par la filiale Normandie Grains Bio créée pour l’occasion, à laquelle Natup était déjà associée via une participation de 9,5 % sous forme de parts sociales à avantages particuliers. Ce silo « demeureait le centre névralgique de la section », indiquent les deux coopératives.